Né en 1947 à Clichy , FRANCE
Décédée en 1984 à Nice, FRANCE
C’est à l’âge de vingt ans qu’elle décide de s’installer à Nice et de se consacrer à la peinture.
Sa première exposition a lieu en 1971 à Flayosc, dans le Var. Elle est organisée par Frédéric Altmann qui sera son marchand pendant plusieurs années et, immédiatement, elle rencontre un grand succès.
En 1969, était né son petit garçon prénommé Brice. Il sera souvent présent dans ses tableaux : chez l’horticulteur, en trottinette, seul dans la jungle, en tenue de judoka ou avec son petit chien Mec-Mec.
Au fur et à mesure que les années passent et que les expositions se succèdent, sa technique s’affirme et se développe jusqu’à l’étonnement. Le succès est toujours au rendez-vous et toutes les œuvres, sans exception, sont acquises aussitôt peintes par des collectionneurs empressés.
Le Facteur Cheval, un tableau dont l’exécution semble tenir de la prouesse — tout comme le Palais de celui dont il traite — lui valut de remporter le Prix de la Fondation de la Vocation en 1977. Elle sera reçue à l’Élysée par le Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, et sa reconnaissance ira grandissante, même si elle restera relativement circonscrite à la région où elle vit.
À Nice, le tout jeune Musée de Préhistoire de Terra Amata lui commande un tableau pour en faire son affiche, puis c’est le Carnaval de Nice qui lui donne toute liberté pour réaliser son affiche officielle de l’année 1981, une affiche qui sera reprise pour le Centenaire du Carnaval, en 1984. L’année précédente, en 1983, pour célébrer l’anniversaire des transports urbains niçois (TN), la Ville de Nice l'invite à peindre un autobus de ligne. Cet autobus a longtemps circulé dans les rues de la ville et fait partie depuis plusieurs années de la collection de l’Écomusée du Haut-Pays et des Transports de Breil-sur-Roya.
Au début des années quatre-vingt, Martine Doytier est une artiste reconnue à Nice. Son caractère flamboyant, son verbe haut dans les joutes verbales avec les autres artistes, son grand chien qui l’accompagne partout en font un personnage remarqué. Elle peut s’offrir le luxe de mettre des mois à peindre un seul tableau sans contrainte aucune. Depuis ses débuts, elle n’avait jamais eu à se préoccuper de la vente de ses œuvres, mais à partir de 1980, elle a bénéficié du soutien matériel d’un véritable mécène : le marchand d’art Jean Ferrero, bien connu pour son talent à faire des affaires. Pourtant, avec Martine Doytier, à qui il achète quasiment toute la production entre 1980 et 1984, il ne revendra jamais ses œuvres et ne fera donc jamais de bénéfice. Ce n’était pas son but et il le prouvera plus tard en faisant donation à la Ville de Nice de deux œuvres importantes qu’il avait acquises : la sculpture M. Martin (1976) et le grand triptyque Autoportrait (1979-1984).
Les dernières années de Martine sont caractérisées par la réalisation de rares œuvres dans lesquelles elle s’investit totalement. Si la prouesse peut sembler technique, cela compte finalement assez peu pour elle. Bien sûr, les grandes toiles sont peintes avec de minuscules pinceaux d’enlumineur et la surface de l’œuvre est si pleine que le regard s’y perd, mais c’est autre chose qu’elle recherche. Ce qui la passionne, c’est l’immersion totale, la plongée dans l’infini du sujet et le caractère inachevable de sa façon nouvelle d’aborder la peinture. Son Autoportrait, triptyque monumental peint entre 1979 et 1984, témoigne de la façon qu’elle a de parfaire chaque millimètre carré peint alors que le vide alentour en paraît d’autant plus immense et inquiétant.
Ce sera un peu de ce vide qui engloutira l’artiste un triste jour du mois de février 1984. Car, malheureusement, au plus haut de sa notoriété d’artiste, au plus fort de la réception par son public des œuvres qu’elle produit avec acharnement, Martine Doytier cède brusquement à la partie sombre de son caractère, choisit de tout arrêter et décide de mettre fin à ses jours.
En 2024, une exposition rétrospective s’est tenue à L’Artistique à Nice et a réuni toutes les œuvres connues à ce jour de Martine Doytier. Elle a rencontré un immense succès, deux livres ont été publiés à cette occasion et un site internet très complet a été mis en ligne. Tout cela a remis en lumière le travail de cette artiste hors normes dont les œuvres exceptionnelles peuvent être à nouveau proposées au public.
Martine DOYTIER
peintre
Martine Doytier, artiste peintre autodidacte, s’installe à Nice à vingt ans pour se consacrer pleinement à la peinture. Dès sa première exposition en 1971, elle rencontre un succès immédiat grâce à son talent et à son univers singulier. Lauréate du Prix de la Fondation de la Vocation en 1977 pour son tableau Le Facteur Cheval, elle réalise des œuvres marquantes comme l'affiche du Carnaval de Nice en 1981. Perfectionniste et passionnée, elle se distingue par sa minutie et son immersion totale dans chaque création, laissant une empreinte durable dans l’art contemporain avant sa disparition prématurée en 1984.
Martine Doytier est en exclusivité à L'Atelier Franck Michel