Né en 1954 à Miami, USA
Vit et travaille à Milwaukee, USA
Les années 70 : New-York - le terrain d’apprentissage
Première prise de conscience politique avec le putsch de Pinochet sur Allende
Premiers tags sous le nom de “Corse 12” dans les rues de New York
Première boîte de crayons gras Crayola et pratique quotidienne du dessin lors des trajets dans les trains de banlieue
1977-1980 : l’Amérique du Sud - le voyage initiatique
Début du dessin au sein de son premier collectif d’artistes à Montevideo, Uruguay (le pays vit alors sous la dictature, les fêtes, rassemblements, le cinéma et la télévision sont interdits ou censurés, le collectif résiste)
Traversée de la transamazonienne en stop. C’est à la faveur de cette traversée (éminemment dangereuse à l’époque) que Davis est frappé par la catastrophe écologique. A chaque mètre de cette cicatrice dans le poumon du monde, la nature hurle. Ce voyage extraordinaire, au cœur de l'Amazonie, va marquer toute l'œuvre future du peintre.
Rencontre avec le peintre George Tooker qui deviendra son mentor et ami.
1980 : le Vermont - la bataille pour peindre
Les souvenirs de l’Amazonie prennent trace et couleur sur des toiles
Face à la guerre froide, les marteaux et faucilles font leurs apparitions
Pour vivre, il est menuisier - charpentier
1990-2000 : Paris - l’art radical, les actions collage, les squarts
Décide de se dédier entièrement à la peinture. Paris sera son nouveau terrain d’expression
Découvre le squat du garage 53, à Paris, avenue de Saint-Ouen. Véritable bouillon alternatif de la scène parisienne, le lieu rassemble toute la mouvance punk. Les négresses vertes, la Mano negra sont des habitués.
Rencontre avec SP 38, figure internationale du street art, colleur d'affiches et performeur. Travailleurs acharnés tous les deux, ils peignent, collent et œuvrent ensemble.
Rencontre d'Eduardo, performeur qui l’invite dans un autre squat, rue de Chatillon dans le 13ème arrondissement.
S’en suit une période extrêmement fertile et mouvementée, entre ouverture de squats, expulsions et luttes sociales
Ouvre la première galerie Zen Copyright avec Eduardo et SP38. C’est la naissance d’un nouveau collectif. Les événements, expositions, performances, s'enchaînent dans les rues de Paris, Berlin, Amsterdam. Les peintures en direct s'enchaînent tous les jours : souvenir, entre autres, de celui aux Grandes Halles de la Villette, aux côtés de Kiki Picasso et d’autres membres du mouvement Bazooka.
Pendant cette période, l’action collage est au centre de la pratique artistique quotidienne des artistes de la Zen Copyright et permet un engagement social naturel et presque quotidien. Les artistes participent chaque jour aux grandes manifestations de l’époque : droit au logement, sida, réfugiés, etc. Ils mènent des combats communs avec des personnalités comme l’Abbé Pierre et François Breteau, grand avocat écologiste, engagé auprès du DAL, qui défend les squarts (squat + art = squart, pour différentier les squat artistiques des squats sociaux) à plusieurs reprises.
Cette période de 5 ans, très chargée, marquée par la peinture sur papier, va offrir à Davis Dutreix une immense liberté et façonner son travail pour le reste de sa carrière. Les expositions se montent en quelques minutes, dans les rues, lors des manifestations, dans les salles de concerts des Rita Mitsouko, de Brigitte Fontaine ou des Nonnes Troppo.
Rapprochement avec le Bateleur qu’il rejoint dans un squart rue des Cascades, dans le 20ème arrondissement.
1995 : mort du Bateleur. Davis Dutreix, rejoint le squart de la Grange aux Belles.
Là-bas, une nouvelle aventure commence, qui durera 5 ans. Le collectif de la Grange aux Belles va marquer les esprits de toute la scène culturelle parisienne. Le lieu foisonne et s’organise. Il offre un restaurant, une salle d’exposition, une salle de concert et de théâtre, une bibliothèque gratuite, une salle de montage de vidéos, une salle de jeux pour enfants, une mosaïque géante et un jardin potager sur le toit, qui héberge les poules sans domicile fixe.
2000 : après des mois de lutte et malgré le soutien des élus de la mairie du 10ème arrondissement, l’expulsion a lieu.
2000-2023 : Nice - lumière et maturité
2000 : après un passage d’un an à New York où il ouvre la “off gallery”, Davis Dutreix pose ses bagages à Nice. Il prend un atelier aux Diables bleus, route de Turin, collectif qu’il avait rencontré deux ans plus tôt et à qui il avait transmis tous les enseignements de son expérience de la Grange aux Belles.
2004 : les diables bleus sont expulsés
2004 : il ouvre un nouveau squart à Nice, dans la vieille ville : le Pigeonnier.
La rapidité d'exécution, la puissance de ses couleurs, la richesse du vocabulaire symbolique, élaborés et répétés chaque jour pendant les années parisiennes, trouvent à Nice le temps de se poser et de se déployer sur toile, dans leur pleine maturité. Chaque œuvre est comme une part du monde imaginé et esquissé pendant toutes les années qui ont précédé.
2006 : réalise et monte des films autour de sa pratique artistique
2020 : commence à pratiquer le streaming de façon quotidienne. Se filmer et peindre en direct, c’est une façon pour le peintre de retrouver l’adrénaline des performances, de l’art in situ débuté à New York et pratiqué pendant des années à Paris
DAVIS-DUTREIX
peintre, street-artiste
Davis Dutreix : un parcours artistique engagé et audacieux.
Des rues de New York dans les années 70, où il fait ses premiers tags sous le nom de “Corse 12”, aux squats artistiques de Paris des années 90, Davis Dutreix construit une œuvre empreinte d’engagement social et écologique. Marqué par son voyage initiatique en Amérique du Sud, il intègre à son art la mémoire de l’Amazonie et la résistance face aux dictatures. À Paris, il s'immerge dans la scène alternative et les luttes sociales, donnant naissance à des créations éphémères et engagées. Depuis 2000, installé à Nice, il allie maturité artistique et innovation, intégrant streaming et performances dans sa pratique quotidienne.
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